Une perception objectivée de la réalité économique
- On observe une crise mondiale de surproduction des biens tangibles.
- Donc une pression régulière sur le prix des matières premières et un sur-stockage des produits manufacturés.
- Or le coût de possession d’un stock est très élevé : dès les années 1990, on assiste à la naissance d’un impératif de vendre, « coûte que coûte ».
- Pour vendre ce stock mondial qui enfle chaque jour, on fait usage exacerbé de la publicité (dont les deux acteurs FB et Google se partagent 71 % du marché mondial sur le Web et 98 % sur mobiles) mais également usage des combinaisons de ventes privées et de soldes qui couvrent maintenant le tiers de l’année.
- On met en oeuvre l’obsolescence programmée, de telle sorte que le besoin de renouvellement des biens absorbe une partie des stocks des nouveaux produits.
- L’obsolescence programmée, la promotion-publicité, il nous manque le 3ème ingrédient : le Crédit, car tenté maintenant chaque seconde par des offres, jusque sur notre téléphone portable, et ne bénéficiant d’aucune augmentation de revenu significative, nous ne pouvons que nous endetter, c’est-à-dire emprunter de l’argent que la banque va créer pour moi pour acquérir ces nouveaux biens.
- Cet argent, créé »Ex-nihilo », sera rémunéré largement par mes remboursements à des taux d’intérêt élevés, ce qui permettra aux banques de placer cette manne dans des produits dérivés et de s’enrichir encore davantage.
- Sur le plan macro-économique, la fin du « Glass-Steagall Act », le 12 novembre 1999, signe la fin de la stabilité des marchés financiers et le début de l’ère des « 4 D » : dérèglementation, dérégulation, décloisonnement des marchés, désintermédiation. Les banques sont à nouveau libres de placer leurs fonds sur des produits risqués et rémunérateurs.
- Ce système fonctionne si on parvient à assurer une relative stabilité des prix, c’est-à-dire une absence d’inflation.
- Cependant, comme l’a montré A.W.Phillips avec une courbe demeurée célèbre, un taux de chômage autour de 10% est un impératif pour que l’inflation soit maîtrisée et que les capitaux puissent continuer à se multiplier, fusse de façon virtuelle (voir « Trading haute fréquence »).
- C’est la raison pour laquelle parallèlement, le contrat de travail devient unique sous la forme d’un CDD : la peur de perdre son emploi précaire est tellement vive que toute velléité d’expression des employés est réduite au silence. C’est la fin de l’expression syndicale. Un NAIRU (voir « courbe de Phillips) autour de 10 % assure une faible inflation.
- En fait, le système est redoutable de cohérence: la pression sur les salaires est forte, personne ne souhaite le retour de la hausse des prix, appelée ‘l’euthanasie des rentiers » par Keynes: en fait, l’inflation ferait perdre de la valeur aux actifs possédés par les plus aisés, d’où l’obsession de l’école de Chicago (Milton Friedman) pour lutter contre l’augmentation du niveau général des prix.
- Voir tous ces concepts sur le moteur de recherche sur le site www.economie2000.fr
C’est un bon résumé de l’échec du néo-libéralisme.