Le hasard fait bien des choses.
Ce que les économistes cherchent c’est de savoir si le « chaos » a ses règles, qui une fois dévoilées permettraient de le maîtriser, ne serait-ce que partiellement.
La logique d’une telle investigation est la suivante : des variations infinitésimales produisent des « bifurcations » (le système prend une voie ou une autre) et éventuellement des « catastrophes » ( le système change brutalement d’état).
L’achat d’un sachet de cacahuètes à Paris pourrait provoquer une crise boursière à Hong Kong. Cette mécanique est impossible à retracer mais on sait qu’il existe, dans le hasard des « attracteurs étranges ».
Un « attracteur » en économie est un point, une droite, une situation, autour des quels les phénomènes viennent se stabiliser. Les fluctuations économiques, les prix, suivent cette logique.
Un « attracteur étrange » a la même logique mais il est imprévisible.
Est-ce que donc la partie est perdue ?
Non, car « bifurcations » et « attracteurs étranges » donnent naissance à un petit joujou utilisable : les fractales.
Une fractale est une fonction chaotique présentant une « autosimilarité ». Elle est composée de « parties » qui ressemblent à son « tout ». Comme un chou-fleur. Chaque branche de chou-fleur ressemble au chou-fleur.
Et alors ? Si on prend une courbe retraçant l’évolution le cours d’une action à la bourse et qu’un fragment de cette courbe me donne l’allure générale de la courbe, j’ai là un outil de prévision tout à fait intéressant. Bien que les controverses dans ce domaine soient violentes l’approche stochastique est de plus en plus utilisée en économie. A la bourse les « fractales » font déjà partie des outils des analystes. En ce qui concerne la théorie économique, le « chaos » est à la base de la théorie des cycles réels (TCR) développée par les néo-libéraux américains qui considère que les cycles économiques ne sont pas le résultat de dysfonctionnements économiques mais le cheminement « normal » de l’économie, impulsé par cette mécanique stochastique.
Une raison de plus d’inviter l’Etat à ne rien faire.
Le hasard fait bien les choses.