Otto Von BISMARK

(Allemagne, 1815-1898)

Il fut libre-échangiste puis protectionniste, c’était un autocrate qui s’accommodait mal du suffrage universel.

Prussien rural favorisant la croissance de la Rhur, antisocialiste, il a inventé la sécurité sociale. Il a bâti les fondements de l’État moderne : unité politique, puissance économique et « providence »sociale.

Premier ministre de Prusse en 1862, il impose une zone de libre-échange (cf. List) de laquelle l’Autriche est exclue. Il achève de bâtir l’unité allemande en dressant les États contre un ennemi commun, la France.

Il crée le mark en 1873, il développe les impôts indirects pour asseoir l’autorité de l’État, il aide à la constitution de cartels et (jusqu’en 1878, il accepte le libre-échange.

En politique intérieure, à partir de 1866, Bismarck s’allie d’abord aux libéraux modérés, ce qui conduit au vote de nombreuses réformes comme l’institution du mariage civil, qui rencontre la résistance des catholiques, auxquels il s’oppose durement en instituant la politique du Kulturkampf. À la fin des années 1870, il se sépare des libéraux, pour renouer avec les conservateurs. Durant cette phase, sont votées les lois pour le protectionnisme et l’interventionnisme étatique. Un système de sécurité sociale est également créé. Les années 1880 sont surtout marquées par les lois antisocialistes. En 1890, les divergences de point de vue de Bismarck avec le nouvel empereur, Guillaume II, conduisent à son départ.

Devant le succès croissant du part social-démocrate (le SPD), il pose les bases d’un État-providence en s’inspirant du sidérurgiste Krupp : assurance-maladie obligatoire en 1883, accidents du travail à la charge du patronat en 1884, retraite à 65 ans en 1889.