(Royaume-Uni, 1837-1910)

Au XIXè siècle, au cours des famines, sir GIFFEN a constaté que la demande de biens primaires (pain, pommes de terre) pouvait augmenter quand leur prix augmentait, ce qui est contraire à une loi universellement admise en économie.
On appelle donc effet GIFFEN cette situation dans laquelle, face au renchérissement des produits de base, les personnes se détournent de la consommation des autres biens pour consacrer l’essentiel de leurs revenus à ces biens de première nécessité. Il faut que, dans une telle économie, le niveau de revenu soit faible, ce qui était le cas au XIXè siècle.
Ce raisonnement peut cependant être aujourd’hui encore celui de personnes dont le niveau de revenus est très faible, le superficiel est sacrifié pour le principal.
• Exemple 1 :
Admettons qu’un consommateur ait 3 € par jour à disposition. Il achète chaque jour 1 pain pour 1 € et un morceau de viande pour 2 €. Imaginons que le prix du pain augmente à 1,50 €. Après l’achat d’un pain (au nouveau prix du marché), le consommateur n’a pas assez d’argent pour s’acheter un morceau de viande, il va donc acheter un pain supplémentaire à la place. Le pain est, dans ce cas, un bien de Giffen. La demande croissante dans tous les cas doit s’arrêter au point où le consommateur n’arrive pas à réunir des moyens financiers supplémentaires.
• Exemple 2 :
Imaginons maintenant que le prix du pain de l’exemple 1 augmente à 2 €, le consommateur ayant toujours que 3 € à disposition, ne peut plus que consommer 1 pain. Si le prix du pain dépasse 2 € — sans que le prix de la viande augmente –, le consommateur va peut-être de nouveau consommer de la viande.
• Exemple 3 :
Un étudiant a un budget de 20 € par semaine (5 jours) pour ses repas de midi. Il ne peut en aucun cas les dépasser. Comme il préfère aller au restaurant de proximité, il utilise une grosse part de son budget pour manger là deux fois par semaine à 7 € le repas. Pour les 3 jours restants, il va indifféremment (sur plusieurs semaines) à la pizzeria et à la cantine de son école. Dans ces deux établissements, il peut manger pour 2 €. Admettons qu’il doit maintenant réduire son budget à 10 €, il ne peut donc plus aller manger au restaurant, il doit donc aller chaque jour soit à la cantine, soit à la pizzeria. Ces deux offres de repas sont donc des biens inférieurs absolus. Imaginons maintenant que le prix des pizzas augmentent aussi, l’étudiant, avec son budget restreint ne peut plus manger à la pizzeria et au restaurant, il est donc obligé de manger chaque jour à la cantine. On déduit donc que la pizza n’est pas, dans notre exemple, un bien de Giffen, bien qu’elle soit un bien inférieur absolu.